Qu’est-ce qu’une “TERF” ?
L’acronyme “TERF” signifie “Trans Exclusionary Radical Feminists” (littéralement “Féministes Radicales qui Excluent les personnes Trans”.) Il est utilisé par les transgenristes pour désigner les féministes critiques du genre ; ces dernières, pour la plupart, ne se reconnaissent pas dans ce terme.
Le terme est devenu un synonyme contemporain de “sorcière” ou “salope”, et n’est jamais utilisé avec une intention neutre ; c’est une façon de traiter une femme de “transphobe”. Dans la mesure où il n’existe aucun mot pour décrire un homme qui aurait des positions similaires, ce terme est hautement misogyne. Définition.
L’acronyme “TERF” est fréquemment accompagné d’injures sexistes et de menaces (y compris de mort).
Le blog “Terf is a slur” (“Terf est une insulte”) recense des visuels qui circulent sur internet, des déclarations sur les réseaux sociaux et des images de manifestations appelant à la haine et à la violence contre les femmes désignées comme telles. Calqué sur le même modèle, le blog “Terf est une insulte” recense le même type de visuels en français.
Extraits du blog “Terf est une insulte”
Extraits du blog “Terf is a slur”
Depuis quelques années, le terme “TERF” venu du monde anglo-saxon se démocratise en France et est repris par des associations comme NousToutes, ainsi que par des personnalités publiques comme le député Raphaël Gérard (LREM).
Qui sont les “TERFs” ?
Harcelées, menacées, tabassées en manifestation, insultées, humiliées, virées de leur travail, ces nouvelles sorcières résistent. La plus connue est l’autrice de Harry Potter J. K. Rowling. Elle prend position publiquement pour la première fois en décembre 2019, dans un tweet de soutien à Maya Forstater, licenciée de son job pour avoir tweeté que “le sexe est réel”.
Dans son tweet de soutien, J. K. Rowling déclare : “Habillez-vous comme vous voulez. Appelez-vous comme il vous plaira. Couchez avec n’importe quel adulte consentant. Vivez votre meilleure vie en paix et en sécurité. Mais virer les femmes de leur boulot pour avoir déclaré que le sexe est réel ?”
J. K. Rowling est la plus connue des “TERFs”, mais elle est loin d’être la seule. La militante historique anglaise Julie Bindel, connue pour son combat pour les violences conjugales et pour les droits des lesbiennes, s’oppose frontalement au transgenrisme. En 2021, elle publie l’ouvrage Feminism for Women (Le féminisme pour les femmes), dans lequel elle détaille ses positions.
Julie Bindel et la couverture de son ouvrage “Feminism for Women”
C’est probablement au Royaume-Uni que les “TERFs” sont le plus nombreuses — il faut dire que l’offensive transgenriste y est féroce. On peut également citer :
Posie Parker (aussi appelée Kelly Jay Keen) qui a repopularisé la définition de ce qu’est en femme en créant des visuels “adult humain female” (littéralement “femme adulte humaine”) ;
Keira Bell qui est devenue le porte-voix des détransitionneuses après avoir attaqué en justice la “clinique du genre” l’ayant fait transitionnel quand elle était mineure ;
Sasha White qui a créé un podcast et un fond de soutien pour venir en aide à des féministes menacées pour leurs positions critiques du genre ;
Genevieve Gluck qui écrit pour plusieurs médias critiques du genre comme 4W et REDUXX ;
la philosophe Kathleen Stock a été poussée à démissionner de son poste à l’université de Sussex suite à ses positions critiques du genre. Elle a publié un ouvrage : Material girls, why reality matters for feminism ;
la militante contre l’excision d’origine somalienne Hibo Wardere s’érige régulièrement contre le transgenrisme, avec la volonté de rappeler que l’objet de son combat concerne uniquement les filles et les femmes, c’est-à-dire les femelles humaines ;
En Amérique du Nord, Meghan Murphy a fondé le media Feminist Current dans lequel elle délivre une analyse critique du transgenrisme et de la façon dont il impacte les droits des femmes.
Sur le continent africain :
la militante marocaine féministe et laïque Ibtissame Betty Lachgar affirme régulièrement ses positions sur les réseaux sociaux, et a été censurée lors d’une projection d’un film documentaire à son sujet devant être diffusée à la Maison Des Femmes de Montreuil ;
l’artiste ivoirienne Laetitia Ky exprime régulièrement ses positions critiques du genre avec ses œuvres photographiques et ses textes.
Oeuvres de Laetitia Ky.
En France :
nous, Dora Moutot et Marguerite Stern, femmes engagées au sujet de la sexualité féminine et des féminicides, tenons publiquement des positions critiques du genre depuis plusieurs années ;
la réalisatrice Sophie Robert, autrice d’un documentaire intitulé “Mauvais genre” qui alerte sur les dangers du transgenrisme ;
la youtubeuse Antastesia réalise des vidéos pédagogues sur le féminisme, le véganisme et la littérature ;
les députées Astrid Panosyan-Bouvet, Aurore Bergé et Caroline Yadan ont été insultées de “TERF” pour avoir accepté de nous rencontrer ; la sénatrice Laurence Rossignol a subi le même sort parce qu’elle s’est exprimée publiquement sur le sujet ;
les militantes de l’Amazone réalisent des collages de rue et du CAPP (Collectif Abolition Porno Prostitution) qui s’expriment régulièrement sur le sujet ;
la photographe Pauline Makoveitchoux a vue l’une de ses expositions être vandalisée à Vitry-sur-seine car elle n’incluait pas de “femmes à pénis” ;
et bien d’autres.
Les féministes de la 2ème vague ÉGALEMENT visées PAR DES ACCUSATION D’ÊTRE DES “TERFS” “transphobes”
La plus “ancienne” des femmes qualifiées de TERF est sans doute la visionnaire Janice Raymond, qui a écrit en 1979 un des premières livres sur le sujet de l’impact de l’idéologie trans sur les femmes, The Transsexual Empire, the making of the she-male. Elle a récemment publié un second livre sur le sujet intitulé Double Think, a feminist challenge to transgenderism.
L’autrice Germaine Greer, féministe connue pour avoir publié le livre culte La femme eunuque dans les années 70 est elle aussi qualifiée de TERF car elle a affirmé dans quelques interviews que les femmes trans ne sont pas des femmes.
La liste de celles qui s’érigent contre l’idéologie transgenre, continuellement menacées et insultées de ce nouveau terme, est encore très longue.
De la même façon que certains courants féministes ont voulu se ré-approprier des termes insultants comme “slut”, (“salope”) en organisant des “Slut Walk” (marches pour lutter contre le harcèlement de rue et la culture du viol), certaines féministes critique du genre ont décidé de reprendre le terme et de l’assumer, en disant ironiquement que ”TERF” signifie “Telling Everyone Real Facts” (littéralement “Dire à tout le monde des faits réels”).
Cependant, la plupart des féministes critiques du genre rejettent le terme “TERF”, qui est associé à trop de violences et de harcèlement. Elles préfèrent se revendiquer du “féminisme critique du genre”, du “féminisme universaliste” ou du “féminisme radical”, soit des formes de féminismes qui se détachent du féminisme dit “intersectionnel” et du “transféminisme”.
