FEMELLISTE.

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Le féminisme critique du genre, c’est quoi ?

On les nomme “féministes universalistes”, “féministes radicales”, “radfem”, “gender critical” ou encore “TERF” : que prônent réellement les féministes critiques du genre ?


La notion de genre est couramment utilisée à partir des années 1970 aux États-Unis et a été popularisée par l’historienne Joan Wallach Scott. Elle définit le genre comme “l’organisation sociale de la différence sexuelle. [Le genre] ne reflète pas la réalité biologique première, mais il construit le sens de cette réalité.

La notion de genre est polysémique : elle désigne à la fois une organisation sociale basée sur une répartition sexuée des rôles (stéréotypés) au sein de la société et un outil d’analyse de cette réalité sociologique.


>> 🔎 Pour aller plus loin, consultez notre article “Quelle est la différence entre le sexe et le genre ?”



Être “critique du genre”, c’est reconnaître l’existence de la domination que la classe sexuelle des hommes exerce sur celle des femmes dans toutes les sphères de la société : domestique, sexuelle, professionnelle, politique, médiatique, économique, scientifique, littéraire et artistique, espace public, etc. 

Être critique du genre, c’est penser que seule la sexuation devrait pouvoir définir qui est une femme et qui est un homme. 

Être critique du genre, c’est analyser et dénoncer les rapports hiérarchiques que les stéréotypes de genre instaurent entre femmes et hommes, mais aussi entre hommes dits “efféminés” et hommes dits “virils”.

Être critique du genre, c’est questionner les traitements différenciés entre filles et garçons puis entre femmes et hommes :

  • Pourquoi les fascicules pour jouets présentent-ils systématiquement les petites voitures et les Lego comme des jeux de garçons et les poupées comme des jeux de filles ?

  • Pourquoi les hôtesses de l’air doivent-elles porter des talons ?

  • Pourquoi les femmes sont-elles moins présentes que les hommes à la tête des grandes entreprises ? Pourquoi gagnent-elles moins que les hommes à compétences égales ? Pourquoi occupent-elles la majorité des emplois à temps partiel ?

  • Pourquoi considère-t-on que les femmes “pourrissent” lorsque les hommes “murissent” ?

  • Pourquoi les hommes accaparent-ils plus des deux tiers du temps de parole dans les médias télévisuels et radiophoniques ?

  • Pourquoi dit-on que les hommes qui ont une vie sexuelle très active sont des “tombeurs” tandis que leurs équivalents féminins sont des “salopes” ?

  • Pourquoi traite-t-on les petits garçons qui pleurent de “fillettes” ?

  • Pourquoi les femmes effectuent-elles plus de 75% des tâches domestiques ?

En somme, être critique du genre, c’est la base du féminisme.

La critique du genre entraine nécessairement une critique du transgenrisme, car celui-ci présente les stéréotypes de genre comme seuls indicateurs valides pour définir l’identité de genre des individus : être une femme serait un “ressenti”, un ensemble de goûts vestimentaires clichés, une appétence particulière pour les “activités des filles” dans l’enfance, etc.

Critiquer l’idéologie transgenre ne revient pas à nier l’existence des personnes trans ou à leur reconnaître moins de droits qu’aux autres, de la même façon que critiquer un dogme ou une institution religieuse ne revient pas à nier l’existence des personnes croyantes ou pratiquantes.